Cela fait aujourd’hui deux mois que j’ai publié mon premier roman de SF, l’Anomalie du Centaure. Et la question qui me revient le plus souvent de la part de mon entourage et de mes lecteurs est:
« Alors ? Où en es-tu ? ».
Plutôt que de faire une réponse au cas par cas et en aparté, je me suis dit qu’il pouvait être intéressant de publier ici les résultats de ces deux premiers mois. Que cela pourrait servir aux auteurs en passe de s’auto-éditer, ou même ceux qui ont déjà franchi le pas, et qui aimeraient savoir ce que représentent leurs ventes. J’ai moi-même lu avec attention les chiffres publiés par Jérémie Lebrunet sur son blog Destination-Futur et ils me furent très utiles lorsque j’ai commencé a enregistrer mes premières ventes et a me fixer un objectif.
Plusieurs outils sont fournis par les distributeurs afin de donner une visibilité aux auteurs. Mais si, comme moi, vous jonglez entre plusieurs formats et plusieurs distributeurs, cela peut vite devenir obscur. Sans parler des commandes que l’on peut recevoir en direct, c’est à dire de lecteur à auteur, sans passer par une plateforme quelconque. Tout cela nécessite de s’organiser et pour cela de nombreux outils s’offrent à vous.
Comment gérer ses ventes ?
Il y a un vrai travail de gestion derrière l’auto-édition. Avant-tout, le suivi régulier des ventes est indispensable afin de pouvoir reconnaitre les événements qui auront contribué à booster momentanément les achats ou les visites sur les pages produits. Ces informations sont très utiles pour pouvoir cibler la stratégie de communication ou de publicité que l’on veut mettre en place.
Mais, contrairement à ce que j’ai pu penser au départ, mon entourage direct ne représente finalement qu’une petite partie du trafic du blog et de mes lecteurs. D’où viennent alors ces inconnus qui ont jetés leur dévolu sur mon ouvrage ?
En ce qui me concerne, je n’ai pas pu, pour le moment, mettre en place de réel plan de promotion. Principalement par manque de temps. Les seuls canaux de communication que j’ai utilisé jusqu’à présent ont été les réseaux sociaux, mon blog, et quelques forums. Ce n’est pas suffisant dans l’absolu, et pourtant mon livre se vends. Modestement bien-sûr, mais il se vends quand même. Mais si je veux savoir d’où viennent ces ventes, je dois mettre en œuvre un minutieux travail de recoupage.
Les statistiques de vente sont fournies par la plupart des distributeurs internet sous la forme d’un graphique (voir ci-dessus). C’est une vue intéressante qui vous permet déjà d’identifier des pics que vous pourrez faire correspondre à des événements, comme la publication d’un article sur votre blog, ou bien le relai d’une information vous concernant sur un site tiers. Notez qu’il vous est possible d’extraire ces données au format csv (comma-separated values), c’est à dire des données brutes que vous pourrez facilement intégrer dans un tableur (Excel par exemple). Ceci vous permettra de jouer avec ces données afin de leur donner un aspect qui vous parlera et vous donnera une représentation simple de ce que vous souhaitez connaître.
Ces données sont pratiques mais elles ne reprennent pas les « ventes directes », celles qui ont lieu d’auteur à lecteur. Pour cela j’utilise un autre outil, Dolibarr. Cet outil, totalement gratuit, permet de gérer des carnets de clients, de commandes et aussi de gérer la facturation et la livraison. Utilisé correctement, il vous donnera lui-aussi des statistiques fiables et représentatives.
Croiser les données
Ces informations sont utiles, mais elles peuvent l’être encore plus si on a la possibilité de les croiser avec les statistiques de visite de son blog. Si on utilise un blog de type WordPress (comme moi), un autre type de donnée peut être disponible pour le webmaster en installant les bons plugins (Jetpack notamment). Avec ce type d’outil, il vous sera possible de « tracer » les clics qui ont mené un visiteur de votre blog vers une page externe. Bien-sûr vous ne pouvez pas savoir qui a cliqué sur quoi, mais ce n’est pas cette information là qui est utile, mais le nombre de clic par URL (adresse web).
Sur cette copie d’écran vous pouvez voir le nombre de clic par URL, on voit ici qu’il y a eu 3 clics vers la plateforme de POD Lulu.com et un clic vers la fiche produit de mon roman sur Amazon. Si l’on croise ces données avec celles que nous fournissent les distributeurs, il sera alors possible d’en déduire approximativement l’origine de l’achat.
Si dans ce cas d’exemple, je vois qu’Amazon a enregistré une vente ce jour là, je peux dire sans trop me tromper que cette vente a eu lieu grâce à mon blog. Si en revanche, le blog n’enregistre aucun clic vers Amazon, mais que j’y ai vendu 3 exemplaires, alors ce sera certainement le moteur de recherche et/ou la plateforme Amazon qui en seront responsables.
De la même façon il est possible d’identifier l’origine des visites sur le blog en utilisant la liste des référents. Ainsi je peux identifier (dans une certaine mesure) l’origine des visites de mon blog, sachant que chaque visite pourrait déboucher éventuellement sur un achat via la page produit.
On voit, dans l’exemple ci-dessus qu’à un instant donné sur 389 visiteurs, 263 proviennent de moteurs de recherche, 70 proviennent d’un forum sur la conquête spatiale sur lequel j’ai écris un sujet, 27 ont tapé directement mon URL, 19 viennent de Facebook, etc…
L’objectif de ce travail est de pouvoir privilégier un canal plutôt qu’un autre en fonction de son efficacité, et éviter de perdre un précieux temps à gérer un canal qui ne sera finalement pas performant.
Les résultats de ma publication
Maintenant, c’est le moment de vous donner les chiffres qui concernent mon aventure d’auteur auto-édité. Un certain nombre d’actions de promotion sont en cours mais non finalisées faute de temps. Ces données sont donc issues de la période de sortie du livre à aujourd’hui et ne comprennent aucune autre promotion ou publicité que celles que j’ai cité au début de cet article.
A la question « Combien de livres as-tu vendu en deux mois ? » je peux répondre qu’actuellement 70 lecteurs ont entre leurs mains mon roman l’Anomalie du Centaure. Il s’agit bien des commandes acquittées et livrées, les commandes en cours ne figurent pas dans ces chiffres.
70 lecteurs c’est beaucoup sans publicité, et je ne saurais trop vous remercier pour l’écho que chacun de vous donne à mon histoire. Je n’aurais jamais imaginé ça il y a deux ans, lorsque j’ai posé les premiers mots sur les premières lignes des premières pages. Et si mon histoire a pu vous divertir, vous transporter et vous permettre de vous évader dans mon univers, alors je ne peux qu’être heureux d’avoir pu le partager avec vous.
Un autre aspect intéressant fut la sortie de l’EBook. Au départ réticent à l’idée de faire circuler une version électronique d’un travail qui m’avait pris deux ans, je me suis laissé convaincre par un lectorat que je n’avais pas encore, mais qui n’attendait que ça pour se manifester. Et grand bien m’en a pris ! Comme vous pourrez le voir dans le paragraphe suivant, car la vente des EBooks n’a pas tardé à surpasser celle du livre papier. Il était dès lors évident que je me privais d’un lectorat riche et demandeur.
Et l’aspect financier ?
La question est souvent tabou, et seules quelques personnes proches de mon entourage ont osé me la poser. Je ne vous donnerai pas ici de chiffres détaillés, car ils ne seraient pas représentatifs de la valeur exacte de ce que j’ai moi-même investi dans cette aventure. Mais si ce sujet vous intéresse, vous pouvez me contacter directement et me poser vos questions.
Sachez simplement qu’aujourd’hui je ne suis plus très loin d’avoir amorti le prix de mon copyright (d’environ 200€, j’ai opté pour la SGDL). On est donc bien loin d’un revenu notable, et il ne faut pas espérer gagner de l’argent rapidement lorsque, comme moi, on ne favorise pas pleinement l’aspect publicitaire et promotionnel. Chaque mise à jour de mon manuscrit, chaque modification dans mon ouvrage et sa mise en page coute de l’argent, car il me faudra commander à nouveau un BAT afin de vérifier que je n’ai pas commis d’impair et que l’ouvrage reste de bonne qualité. Le gain se fera sur le long terme, mais ce n’est de toute façon pas mon objectif principal.
Celui que je m’étais fixé était surtout de réussir la diffusion de l’histoire, lui donner un écho, afin qu’un maximum de personnes puissent profiter de mon roman et, petit à petit, obtenir une notoriété et une reconnaissance. Mais le défi était aussi de confronter mon travail avec des lecteurs extérieurs à mon cercle privé et d’en obtenir des critiques constructives, afin que je puisse m’améliorer pour mes futurs ouvrages. Outre les critiques que j’ai pu recevoir en privé, qui sont toutes positives pour l’instant, il est également utile d’obtenir des critiques publiques sur les plateformes de ventes pour améliorer la diffusion.
Actuellement je n’ai reçu qu’une seule critique publique. Elle se trouve sur le site Amazon, critique fort positive d’ailleurs, et j’en profite pour remercier chaleureusement son auteur ! Aussi, si vous avez lu mon roman et qu’il vous à plu (ou déplu), je vous encourage à publier vos critiques sur le site d’achat correspondant. Plus le nombre de critiques sera important, plus les lecteurs pourront juger de sa qualité et l’acquérir en connaissance de cause.
Pour finir je vous dévoile quelques unes de mes statistiques personnelles, vous pourrez y voir quel rôle important à joué le choix de la plateforme de distribution Amazon dans le nombre de mes ventes.